Témoignages de professionnels | Portrait Jenny
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[Portrait n°03] Jenny, assistante maternelle en Sèvre & Loire
Itinéraire d’une ass-mat’ astucieuse…
Qui es-tu ?
- Jenny, assistante maternelle depuis 15 ans sur la commune de Saint-Julien-de-Concelles.
2 mots sur ton métier ?
- Plus qu’un métier une passion & et une vocation.
Ton parcours ?
Jenny nous explique qu’elle n’était pas destinée à embrasser cette carrière d’assistante maternelle. Issue d’une formation en comptabilité et en gestion, elle était donc plutôt destinée aux métiers du tertiaire.
Avant de devenir « ass mat », elle a occupé un poste d’assistante commerciale et téléprospectrice, pendant 6 ans.
En 2004, elle devient maman d’une adorable petite fille. Et presque conjointement, l’entreprise pour laquelle elle travaille, décide de la licencier. Plutôt que de vivre ce moment plutôt difficile comme une fatalité, elle en profite pour réfléchir à une reconversion où elle pourrait exercer dans un champ professionnel plus proche de ses aspirations : la relation humaine.
Son parcours pour devenir Ass Mat
C’est en 2006 que ce projet devient réalité :
- elle fait sa demande au Conseil Départemental pour exercer le métier d’Assistant Maternel, suit les différentes étapes…
- puis en août 2006, Jenny obtient son agrément d’assistante maternelle
- Début de l’activité très rapidement
- Elle suivra la formation initiale d’Assistants Maternels dispensée par le Conseil Départemental en 2010.
- Ce qui la passionne particulièrement : l’évolution psychologique et physiologique des enfants.
Elle dit avoir appris son métier pas à pas, sereinement, dans la réflexion des situations rencontrées, les informations qu’elle a pu obtenir de collègues ou groupe de professionnels, pour s’outiller encore plus, renforcer sa pratique professionnelle.
Son métier d'Ass Mat
L’évolution de ton métier ?
Lorsque Jenny parle de l’évolution du métier d’Assistant Maternel, elle raconte « un métier qui était exercé auparavant et vécu dans une ambiance familiale. Avant le contexte était différent, plus cool. Mais nous, les professionnels, nous avons souhaité que notre métier soit plus valorisé, plus reconnue. Avec cette valorisation, est arrivée, il faut bien le dire, une formalisation des relations entre parents-employeurs et professionnels. Le cadre est devenu plus rigide. Tout a évolué… mais la valorisation du métier est un gros plus ! ».
Combien peux-tu accueillir d’enfant à ton domicile ?
Aujourd’hui, je possède un agrément pour l’accueil de 3 enfants, ce qui me convient très bien. J’accueille deux petites filles de 20 et 24 mois et un petit garçon de 3 mois (qui est le petit frère d’une des petites filles).
Le contexte sanitaire, vu Par Jenny
Concernant l’exercice de sa profession dans le contexte de crise sanitaire, quel est ton ressenti ?
- « Je n’ai pas trop eu d’inquiétude et n’ai pas trop mal vécu le premier confinement. Je n’ai pas accueilli les enfants pendant 5 semaines, sur décision des parents.»
- « Nous avons toujours gardé le lien : nous avons fait des visioconférences, parents, enfants et moi pour rester en contact. Nous avons ainsi pu continuer à communiquer. J’ai profité de cette période pour réaménager ma maison et prévoir des espaces d’accueil qui allait être plus optimum, surtout avec les nouvelles contraintes qui allaient survenir du fait du contexte COVID » nous raconte-t-elle.
Et sur les périodes de confinements, comment l’as tu vécu ?
Les deux confinements n’ont pas été trop pénibles pour moi, car je suis d’un naturel plutôt solitaire et casanier, même si j’aime les rencontres avec mes collègues.
Et contrairement à la plupart des assistants maternels, je n’ai pas eu à gérer un conjoint en télétravail et des enfants à la maison (sauf au premier confinement).
Et après le 1er confinement comment cela s’est t’il passé ?
Les enfants sont revenus à la maison, et avec eux le premier protocole sanitaire gouvernemental. Et là, cela s’est complexifié grandement !
Un protocole puis un autre, et encore un autre… Il a fallu à chaque fois analyser, synthétiser, mettre en œuvre.
« Heureusement que dans notre pratique habituelle, nous réalisons déjà les gestes barrières qui sont des gestes de base et habituel chez moi : lavage des mains par exemple.
Mais comment faire avec toutes les autres mesures ?
Je réfléchis, j’applique pas à pas et j’échange régulièrement avec les parents.
C’est ainsi que sereinement un cadre se dessine chez Jenny…
Jenny fabrique elle-même ses outils. Elle affiche un protocole simplifié que tout le monde, parents comme enfants, peut consulter dès l’entrée de sa maison. Les accueils se font à l’intérieur, mais dans un espace délimité par un tapis, tous les adultes portent un masque. Elle porte une attention particulière au maintien des relations bienveillantes avec les enfants et se pose beaucoup de questions. « Selon moi, le port du masque et la distanciation entravent les relations. Comment bien faire son métier avec ses directives nouvelles ? »
Tout en communiquant avec les familles, elle détermine les moments où le port du masque est obligatoire, les moments où celui-ci est nécessaire et les moments où cela n’a pas d’utilité… Elle cherche, elle s’adapte, et trouve un équilibre entre les obligations ministériels, les préconisations et ce qui est acceptable dans son quotidien professionnel.
La question de la désinfection des lieux et du matériel est aussi un sujet très impactant sur la profession…
« Au tout début, pour la désinfection, j’utilisais un produit désinfectant compatible avec les enfants et cela me prenait 1h30 après chaque journée de travail. Du coup, j’ai investi dans un nettoyeur vapeur, plus rapide, plus hygiénique et moins nocif pour les enfants, ainsi qu’un désinfectant naturel sur les conseils d’une collègue. »
Transformer et faire émerger du positif de cette situation
Le positif et la créativité, comme ligne de conduite, la clé de la réussite ?
Dès le début de la crise sanitaire, Jenny se fixe une ligne de conduite, elle refuse de sombrer dans l’ambiance anxiogène générale. Elle préfère mobiliser son énergie pour essayer de trouver des projets et aménagements positifs qui vont lui permettre de mieux vivre son métier malgré le nouveau contexte qui se tisse. C’est en faisant des recherches sur les réseaux sociaux, où elle suit les comptes de professionnels de l’accueil individuel, qu’elle tombe sur un article d’une de ces personnes qui présente une activité qui l’interpelle particulièrement.
L’Assistante Maternelle en question décrit un atelier qu’elle a mis en place chez elle « un espace clos, dans le noir, tapissé des lumières tamisées, douces et apaisantes que les enfants peuvent manipuler. A l’intérieur de l’espace est positionné tout un panel de matériels : parcours de motricité, piscine à balles, objet sonores, objets avec textures différentes. Les enfants évoluent dans cet univers et explorent, découvrent, tous ces outils sensoriels ! » Génial non ?
Ni une, ni deux, jenny se saisit de cette idée et décide de mettre en place son propre espace « dans le noir », à l’intérieur de sa maison. Elle investit dans un peu de matériel, achète notamment un gros cube lumineux et avec ce qu’elle possède déjà, comme des petites lumières de Noël, des guirlandes Led, des balles lumineuses, comme sur la photo.
« J’aime bien pouvoir coordonner les couleurs des lumières pour qu’il y ait une seule couleur dominante » nous précise-t-elle. Pour le reste elle fabrique beaucoup, avec une machine sous vide et des poches adaptées, elle réalise des pochettes sensorielles, remplies d’eau colorée (avec des colorants alimentaires) et différents petits objets (paillettes, petits élastiques…) ou encore des objets plus rigides tels que des pois chiches, des graines, des boutons… Dans le même esprit, elle confectionne des bouteilles sensorielles, remplies d’eau, de paillettes… Elle découpe aussi des formes géométriques dans du papier plastique transparent que les enfants peuvent positionner sur le cube lumineux. De même, elle fait sécher des feuilles d’arbre ce qui permet aux enfants, en les plaçant sur le gros cube, d’observer l’intérieur de la feuille, les nervures : « Moi j’ai fait essentiellement avec ce que j’avais sous la main, ça marche très bien ! Mais on peut investir, c’est sûr. Dans ce cas, il faut les finances et l’espace pour stocker ».
En général, elle propose cet atelier en tout début ou en toute fin de journée. Elle place alors au sein de cet espace le matériel, en fonction de son envie et de ses humeurs. Elle peut notamment mettre des dalles sensorielles au sol, proposer des foulards ou encore mettre de la musique (musique apaisante avec des bruits de la nature). Si elle met en place l’atelier le matin dès l’accueil des enfants, elle note un émerveillement pour les adultes comme pour les enfants « tout le monde fait « waouh , Jenny a mis les petites lumières ».
Lors de l’atelier, Jenny observe que les enfants se sentent bien, apaisés dans cet espace cocooning. Ils expérimentent, manipulent les sacs, objets sensoriels, marchent dessus, explorent les possibles.
C’est en discutant avec des collègues assistantes maternelles que celles-ci lui font remarquer qu’il existe un nom pour exprimer ce qu’elle a mis en place de manière intuitive « les ateliers Snoezelen« .
Dès lors, bien sûr, elle se renseigne et découvre toute une approche éducative qui lui permet de théoriser sa pratique. « Nos enfants ne sont pas forcément porteurs de handicaps mais sont en plein développement et en pleine découverte. L’atelier Snoezelen favorise l’approche du jeu et de la motricité libre, croisée à la proposition d’un espace zen et serein. C’est un vrai plus ! Mais attention, « je précise que ce que je mets en place n’est pas fait dans la pure tradition de l’activité Snoezelen. Ce que je propose est « d’inspiration Snoezelen »… C’est ma façon personnelle de voir les choses ! ».
La mise en place de cet atelier va de pair avec ce que Jenny souhaite d’un point de vue professionnel, depuis environ 3 ans. Au bout de presque quinze ans d’exercice, elle a ressenti un véritable désir d’évoluer, de se renouveler. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle assiste à des formations régulièrement. En effet, elle s’est largement tournée vers la formation continue, source d’un grand épanouissement. Pour elle, la formation permet de s’ouvrir à de nouvelles orientations sur les gestes et les postures et à de nouvelles approches éducatives telles que, la pédagogie positive, l’écoute bienveillante et la communication gestuelle. Le but étant d’améliorer le relationnel avec les différents acteurs pour éviter les conflits.
Petit à petit, elle retire d’ailleurs de l’environnement des enfants, tous les jeux « classiques » que l’on peut acheter, pour mettre en place des jeux sensoriels ou d’inspiration Montessori qu’elle réalise par elle-même ou avec l’aide de son conjoint bricoleur.
Le mot de la fin ou presque
Aujourd’hui, Jenny est une professionnelle heureuse qui va de l’avant. Forte de toutes ses expérimentations, elle se dit qu’elle est prête à partager et transmettre, à d’autres professionnels, ce qu’elle a réussir à réaliser !
On vous dit tout sur l'approche Snoezelen
Approche Snoezelen, quezaco ?
L’approche Snozelen a été formalisée dans les années 1970 par deux soignants Néerlandais, Ad Verheul (ergothérapeute) et Jan Hulsegge (musicothérapeute). Le nom Snoezelen provient de la contraction de deux mots : Snuffelen qui signifie renifler, sentir et Doezelen qui signifie somnoler.
Les deux soignants proposent alors, en s’inspirant de « cafétérias sensorielles » ouvertes dans les années 60 par des psychologues aux Etats-Unis, des salles qui permettent de stimuler l’ensemble des cinq sens, destinées à des personnes atteintes de handicaps intellectuels.
L’atelier Snoezelen est donc une activité mise en place dans un espace clos où toutes les conditions vont être rassemblées pour créer un espace zen et cocooning : pièce dans le noir, lumières tamisées, apaisantes, matériels où les personnes peuvent s’allonger, objets de différentes textures qu’ils peuvent manipuler, musique douce, senteurs relaxantes. L’idée est bien de créer une ambiance de relaxation où les cinq sens seront sollicités : l’ouïe, l’odorat, la vue, le goût et le toucher.
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